Marjorie Millès, Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France
À l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, Marjorie Millès est en charge de la pédagogie et de l’événementiel. La Fête de la Nature lui permet d’animer et de développer son réseau d’acteurs, tout en gardant le cap : la pédagogie au service d’une meilleure prise en compte de la biodiversité !
Ni écologue ni naturaliste, tendance géographe… C’est à l’Éducation nationale que Marjorie Milles fait ses premiers pas professionnels, en tant que conseillère principale d’éducation. Il y a 10 ans, elle se réoriente. Elle intègre l’agence francilienne Natureparif, la première agence régionale dédiée à la nature et à la biodiversité. Elle prend en charge le pôle "forum des acteurs" et coordonne la relation avec les acteurs du territoires et organise des événements. « J’ai pris des missions qui me correspondaient : la sensibilisation à l’environnement, l'événementiel et la communication. Quand Natureparif devient l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France en 2018, avec la nouvelle organisation, j’ai repris le dossier Fête de la Nature. »
Affirmer la prise en compte de la biodiversité
La nouvelle Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France est structurellement le département biodiversité de l’institut Paris Région dont la compétence est l’aménagement, l’urbanisme et l’environnement. « Les missions de la nouvelle Agence régionale de la biodiversité vont de l’étude, l’expertise, l’observation de la nature -grâce notamment à l’observatoire GeoNat’îdF, la base de données naturalistes régionale- , l'animation des réseaux et l’accompagnement des politiques publiques en matière de biodiversité et de prospective ». Dans la continuité de ses fonctions précédentes, Marjorie pilote là aussi la pédagogie et la sensibilisation : elle partage des ressources, organise des ateliers, des formations, des événements… « J’interviens dans plusieurs programmes menés par l’Office français de la biodiversité, je participe à des groupes de travail sur le thème de l’éducation à l’environnement. Je m’occupe aussi de la communication et de l'événementiel de tout l’agence. »
Faire le relai de la Fête de la Nature
Depuis 2010, l’agence régionale se positionne comme relai de la Fête de la Nature sur le territoire. « On décline les messages à l’échelle francilienne pour mobiliser les acteurs. On recueille leur avis, pour mieux les accompagner. Au démarrage, certains n’étaient pas à l’aise avec le site internet. Il fallait être auprès d’eux ! ». Selon les années, l’agence mobilise son réseau, créé des partenariats comme avec la RATP pour une campagne d’affichage Fête de la Nature dans le Métro. L’agence organise des événements à l’échelle francilienne, contribue à certains comme celui organisé par le Muséum national d’histoire naturelle au Jardins des plantes de Paris. Elle a produit des outils à destination des acteurs du territoire pour les aider à créer des animations. « Je continue d’aider à la demande. Aujourd'hui, j’ai davantage un rôle de lien : renseigner les animateurs sur des thématiques, impulser des idées aux représentants des collectivités. Ce qui est important dans mon métier c’est de découvrir de nouveaux acteurs qui ne s'étaient pas manifestés dans notre activité quotidienne. La Fête de la Nature offre cette possibilité ». Son rôle inspire d'autre acteurs régionaux comment l'Agence Régionale de la Biodiversité et de l’Environnement Région Sud et l'Agence normande de la biodiversité et du développement durable cette année !
Après 15 ans d’expérience, Marjorie a pris conscience à quel point la nature apporte du bien-être et est indispensable à la vie humaine. « La Fête de la Nature offre l’occasion de faire le lien avec mes missions de pédagogie, surtout pour les publics jeunes. Par le jeu, par le plaisir, par le contact avec le terrain, c’est beaucoup plus facile de transmettre que par conférence dans salle obscure ». Pour Marjorie, la Fête de la nature répond à tous ces objectifs. « Plus on sensibilise, plus on transmet des connaissances et plus on donne envie de protéger. Il faut amener à changer notre interprétation, notre regard sur la nature. J'aime transmettre l'idée qu'il n'y a pas d’espèces invasives mais qu'il n'y a que des voyageuses, comme le souligne la naturaliste et écologue Audrey Muratet. Et c'est à travers des animations où on transmet des valeurs qu'on arrive à changer cela dans le langage commun. »
Un outil d’animation territorial
La Fête de la Nature est l’occasion pour l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France de remplir une de ses missions : créer du lien et animer son réseau sur territoire francilien, pour améliorer la prise en compte de la biodiversité. Car toutes les communes peuvent célébrer la nature ! Même dans leur seul parc municipal ! C’est aussi l’occasion pour leurs élus de montrer les résultats de leur gestion différenciée des espaces verts. « La Fête de la Nature a une capacité d’amplification. Surtout dans un réseau dense et urbain comme l'Île-de-France. Des communes de différentes tailles proposent des animations dans le cadre de la Fête de la Nature, là ou avant seules les grandes communes avec des moyens humains et financier pour se lancer dans l'aventure. Nous les accompagnons en leur proposant des acteurs de l'animation, des experts naturalistes... »
Il y a des petits franciliens qui n’ont plus contact avec la vraie nature, en dehors du carré vert de l’espace de jeu bétonné. J’aspire à ce que la Fête de la Nature devienne populaire.
En 2024, l’agence favorisera son implication pour des publics qui n’ont pas accès à la nature. Elle interviendra ainsi en milieu pénitentiaire. Ses experts se déplaceront aussi dans certaines collectivités. « On change de commune chaque année. On les accompagne. L’année dernière ce fut à Gennevilliers, en 2022 à Enghien. On est un support en plus d’animations car la commun gère son propre événementiel. » L'agence met aussi à disposition ses moyens de communication, son site internet, ses réseaux sociaux. Avant, pendant et après la fête, pour que l’événement soit le plus important possible. Son objectif ? Que soit la région francilienne soit celle sui propose le plus d’évènement pour la Fête de la Nature ! Et après la fête, l’agence maintient le lien, mettant en réseau les acteurs selon leurs besoins.
« Il y a des petits franciliens qui n’ont plus contact avec la vraie nature, en dehors du carré vert de l’espace de jeu bétonné. J’aspire à ce que la Fête de la Nature devienne populaire. Comme la Fête de la musique ! Mais il faut garder des règles d’organisation pour garantir des contenus de qualité. Et surtout s’assurer que cela soit gratuit pour le public. Je rêve, comme beaucoup j’imagine, d’une grande Fête nationale avec l’Etat et toutes les collectivités qui communiquent dessus, tous les citoyens qui se disent "le 22 mai on fête la nature !". Comme la musique le 21 juin… »