Amélie Sander
Transmettre la culture naturaliste
Passionnée par la pédagogie et l’éducation à la nature, Amélie Sander est engagée depuis plus de 30 ans au sein de la fédération CPN.
« Je ne suis pas une naturaliste de haut niveau mais plutôt une éducatrice » soutient Amélie Sander. Cette jeune retraitée est la vice-présidente de la Fédération CPN, ces clubs Connaitre et Protéger la Nature initiés dans les années 1970 par Pierre Déom, instituteur, naturaliste et fondateur de La Hulotte, « Le journal le plus lu dans les terriers ». Mais Amélie est aussi et surtout la cheville ouvrière du CPN l’Héron dans l’eau à Villeneuve d'Ascq près de Lille. Ce club accueille chaque année 70 enfants de 4 à 15 ans. Encadrés par des parents ou « des grands-parents » bénévoles, ils se répartissent en cinq groupes en fonction de leur âge. Têtards, crapauds, tritons, anoures et lièvres aux aguets - le groupe d’Amélie - se retrouvent tous les quinze jours pour une sortie qui - selon les saisons – sera consacrée aux oiseaux des jardins, aux plantes des rues ou aux petites bêtes de la mare… « On apprend à découvrir la biodiversité locale pas les ours polaires ou les pandas, précise Amélie Sander. Il faut que cela ait du sens pour l’enfant. L’éducation passe par le réel. Les fleurs et les insectes à côté de chez lui sont aussi importants que les grands singes et les éléphants. »
La biodiversité près de chez soi
Cet automne, Amélie a par exemple proposé à son groupe d’apprendre à identifier les fruits sauvages. Après un rappel de ce qu’est un fruit - « organe de protection pendant le développement des graines », la petite troupe se disperse dans les bois à la recherche de faines, de châtaignes, de noisettes ou de prunelles. « Ce moment de recherche et de balade est très important, c’est du temps libre pour observer la nature. Et si ce jour-là, l’enfant s’émerveille sur une coccinelle sans voir qu’elle est posée sur une baie de cynorhodon, cela n’a pas d’importance ! » Amélie rassemble alors ses lièvres aux aguets avec leurs trouvailles. Ensemble, ils les découvrent, les trient, les classent, les dessinent, « le dessin est primordial, il apprend à observer dans les détails » et facilite l’identification,. « Notre ambition est de leur transmettre une culture naturaliste. Cette culture de base qui permet de nommer les choses quand on se promène. Savoir nommer, c’est la première étape du respect. »
Découvrir la nature dans la nature
C’est au mitan des années 1980 qu’Amélie Sander découvre le mouvement CPN. Elle est à l’époque professeur de chimie « ce n’était pas la chimie qui m’intéressait mais la pédagogie, le contact avec les jeunes » et souhaite partager sa passion pour la nature avec ses deux ainés âgés de 7 et 9 ans. « Dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps dehors. Le dimanche, mon père nous emmenait souvent à la pêche et j’ai été scout ». Elle inscrit ses enfants au club CPN de Villeneuve d’Ascq et va peu à peu prendre goût à aux sorties naturalistes. Amélie prend alors en charge l’animation d’un groupe. « Et quand les enfants sont devenus grands, j’y suis restée : ça fait maintenant plus de 30 ans que ça dure ! »