Visite du Jardin et découverte des plantes sauvages parisiennes
Les jardiniers de l'Univert vous invitent à partager un thé "maison" tout en découvrant notre petit jardin secret ! Dégustation de Mélisse, de Verveine du jardin et découvertes des plantes sauvages...
"Chaque année, elles réapparaissent aux premières douceurs. Déjà en fleurs : le Fraisier d’Inde, la Véronique de Perse et la Renoncule. Un plant de Pariétaire de Judée colonise un pied d’Althéa, une Euphorbe s’est installée contre le mur où pousse la vigne, une autre grandit à même le béton. Un plant de Séneçon d’Afrique du Sud prend de l’altitude derrière la porte de la serre.
La Chélidoine et l’Herbe à Robert fleurissent tout près de l’Anémone du Japon et, en lieu et place d’une colonie d’Orties qui s’était épanouie là, l’an dernier. C’est important les Orties puisqu’on sait désormais que leur éradication pour des jardins «propres-en ordre » tue les papillons amis, désormais …en voie d’extinction.
Ces plantes là pâtissent de leur mauvaise réputation : «mauvaises herbes ». Mais comme toujours dans les jardins partagés, les jardiniers les aiment et ne souhaitent pas séparer le bon grain (ce que l’on sème) de l’ivraie. Pas question de binette, de sarclage, de tondeuse et encore moins de désherbant.
Les noms de ces herbes là, même minuscules, même sans panache, font rêver. Ils disent leur origine : Afrique du Sud, Iran, Chine, Amérique du Sud, Moyen Orient. Ils disent aussi leur périple. Leur obstination à migrer d’un coin de planète à l’autre. Elles sont filles du vent, des oiseaux, et même de la semelle de nos souliers.
La plupart ont des vertus médicinales, cosmétiques (la mauve).
Il faudra juste prévenir les enfants du mercredi que la fraise du Fraisier d’Inde qui ressemble comme une sœur à la fraise de nos marchés, n’est pas comestible et peut-être aussi tempérer un peu les appétits expansionnistes du Buddléia (l’arbre aux papillons) dont les rejets s’infiltrent partout, entre deux panières de tomates ou carrément dans le béton.
Pour le reste, il n’y a qu’à attendre l’apparition des fleurs de la Phacélie, de la fausse Valériane ou de la Mauve sauvage. Attendre aussi le retour de la Morelle disparue, du Lamier blanc ami des papillons, tout en égrenant les pétales de la pâquerette (je t’aime un peu, beaucoup etc…). Chaque année, la surprise est au rendez vous. Bienvenue aux migrantes des jardins ! Ici aussi, «No Border ! ».
Edith Canestrier