Robuste Odin

Enseigne locale, ferrailleur soudeur, figure bon teint, embourbé dans sa campagne Roumoise, carapacé dans des constructions métallo-fantastiques. Prince batracien marécageux, cultivant les mauvaises herbes, ayant pour uniques sujets une bande de chats comploteurs et querelleurs. Il est imbattable sur le nom des plantes qui ne servent à rien, qui gratouillent ou pis ! Donnent la nausée. 

Robuste Odin c’est le gars qui fait des trucs chelous avec des machins zarbis, qui squatte la maison hantée au milieu des étangs. C’est dans son îlot mégaphorbiaie qu’il bricole un peu, bouine à qui mieux mieux, combine en bibelotant l’improbable, cultive l’authentique, en bidouillant de gauche à droite, entre deux. 

Il fait Salon les dimanches ensoleillés selon l’humeur, où joggeurs moulés, vététistes fluorescents, randonneurs à bâtons, carpistes camouflés, cueilleurs de saison et délinquants juvéniles lui rendent hommage. Sa célébrité dépassant les limites de la communauté de communes, on lui promet une impasse à son nom. 

C’est un monument envasé du Roumois-Lieuvin. 

Erolf Totort

Fleur des boulevards, les grands, les périphériques, enfant de la rive gauche, des arts déco, parisienne pur jus, peintresse, graveure, poétesse, ouvrière méticuleuse, elle tisse sa toile arpentant les musées, couvrant les galeries, courant les basses-cours, éprise des compétences primordiales hominiennes. 

Explorant tous azimuts, de conventions passionnelles en publications professionnelles, cherchant le sens de la vie, du dédale des réserves patrimoniales aux collections privées d’amateurs forcenés, du nadir au fond des grottes.
Elle a construit une famille à sa passion, la préhistoire. Sous ses doigts sont nés Ava et ses proches ; elle nous transporte sur les lieux emblèmes des chefs-d’œuvre de l’art pariétal, dans une enquête fiction, une histoire d’humains, un périple initiatique, une quête de l’amour d’il y a 22 000 ans. 

En militante, Perséphone son avatar transmet les courroies d’un art direct et vivant.
Ses passions anthropoïdes, c’est aussi Robuste Odin, son « musset »